Né le 2 octobre 1919, à Montceau-les-Mines, après être passé par les moules successifs de l’école, des classes préparatoires à St-Cyr, il est lancé avec ses galons tout frais de jeune officier dna la « drôle de guerre » de 39-40 où il commande une section de corps-franc. Dans la tourmente de la guerre-éclair de juin 1940, il se bat sur la Somme comme un furieux et subit de plein fouet les affronts, les vicissitudes de la retraite.

              Après l’armistice, il a suivi au Maroc son unité, le 8e Régiment de Tirailleurs Marocains. En novembre 1942, il se trouve en permission en France. Il court voir le Général Frère, son parrain de St-Cyr, qui a créé l’Organisation de Résistance de l’Armée, O.R.A.,  va être arrêté par la Gestapo et connaître une fin horrible dans le sinistre camp de Struthof, en Alsace :

              « Mon petit, lui dit le Général, préparez-vous à la reprise immédiate de la lutte armée sur le territoire national ».

           

  En Dauphiné, en Maurienne et même en Italie, il démontre ses grandes qualités de Chef Militaire et de Meneur d’Hommes. Du Voralberg, en Autriche, il décide de quitter sa célèbre Compagnie qu’il a créée et à laquelle il a donné tant de lui-même. Il part pour Pau, afin d’effectuer deux ans chez les parachutistes. Après quoi, il est nommé instructeur à St-Cyr. Puis, il va suivre à Paris, les cours de l’Ecole de Guerre. Enfin, au début de l’année 1952, il est envoyé en Indochine. Le Général Cogny le charge de former les commandos vietnmiens des Forces Terrestres du Nord-Vietnam.

              Le 4 avril 1952, Il se trouve dans la région de Bao-Minh, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Hanoî. La nuit tombe. Sur une observation d’un Capitaine plus âgé que lui, qui l’accompagne, ils repartent sur Hanoï. Quelques kilomètres plus loin, entre kes postes de Tian-Son et de Phu-To-Son, la jeep tombe dans une embuscade vietnamienne. Le véhicule fait une embardée, le chauffeur parvient à le redresser, écrase l’accélérateur et, sous une grêle de projectiles, fonce sur Hanoï. Atteint de plusieurs balles, mortellement blessé, le Capitaine Poiteau « Stéphane » rend l’âme presque aussitôt. Peu de temps auparavent, écrivant à sa femme dont il a quatre enfants, il lui fait part de son ambition :

              « Devenir une grande flamme rayonnante, comme m’a toujours apparu la vie, flamme nourrie de sacrifices, de douleurs, mais flamme belle et chaude, d’autant plus belle qu’on l’épargne moins, qu’on en fait une grande flambée qui éclaire tous les autres ».

« Stéphane » est mort. Mais la Flamme continue à Brûler.

 

CITATIONS à l’ordre de l’Armée portant nomination dans le Grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.

« Capitaine Poitau commandant la Compagnie « Stéphane » dans le maquis du Dauphiné de nomvembre 1943 à la Libération. Jeune officier, adoré de ses hommes et sans cesse à la recherche de nouvelles méthodes d’éducation pour le combat, a dirigé plus de vingt actions contre l’ennemi, lui causant des pertes cruelles et répétées. Sans cesse sur la brèche à la pointe de la lutte, a construit dans les montagnes de Belledonne la plus belle unité que connut le Dauphiné pendant la période de la résistance intérieure . »

© Pierre Mathieu